Homélie du 5ème dimanche du carême
Abbé Jean Compazieu | 4 mars 2016Sur les routes de l’alliance…
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Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous révèlent un Dieu libérateur et sauveur. Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous rappelle comment le peuple des Hébreux a été libéré de l’esclavage d’Egypte. Mais cet événement fondateur n’est pas que de l’histoire ancienne. Isaïe s’adresse à un peuple qui vient de vivre une longue période de captivité. Il lui annonce cette bonne nouvelle : c’est aujourd’hui que Dieu sauve son peuple de l’exil. Ce dernier va pouvoir entrer dans la Terre promise. Le désert qu’il va traverser sera jalonné d’oasis. Il faut y voir un signe que Dieu peut donner vie et espérance aux cœurs les plus arides.
C’est important pour nous aujourd’hui. Dans ce monde qui est le nôtre, beaucoup vivent dans la désespérance. Il a besoin de témoins qui lui révèlent la source d’eau vive, celle qui fait fleurir tous les déserts, ceux de nos familles, ceux de nos milieux de vie et ceux de notre monde. Il faut le dire et le redire : Dieu prépare pour son peuple des temps nouveaux ; ce peuple formé par Dieu est appelé à chanter sa louange.
Dans la seconde lecture, nous avons le témoignage de Paul. Au départ c’était un ardent défenseur de la loi juive. Il poursuivait les chrétiens et les faisait enfermer. Mais sur le chemin de Damas, il a rencontré Jésus. Et à partir de là, tout a changé ; il n’a plus désormais qu’un seul but : se laisser conduire par le Christ. Il a compris que la justice selon la loi n’est pas la vraie justice. La vraie libération c’est celle qui vient du Christ. C’est un don que Dieu nous fait par pure miséricorde. Comme Paul, nous sommes tous invités à nous décentrer de nous-mêmes et à nous tourner entièrement vers Jésus. C’est avec lui et en lui que nous trouverons la force pour nous libérer de tout ce qui nous enferme sur nous-mêmes.
Dans son Evangile, saint Jean nous parle de la miséricorde qui libère. Il nous raconte le procès de cette femme coupable d’adultère. Ses accusateurs sont des scribes et des pharisiens, des experts de la loi de Moïse, des personnes reconnues pour leur ferveur religieuse. D’après la loi de Moïse, cette femme devait être lapidée. Mais s’ils se tournent vers Jésus, c’est d’abord pour le piéger. S’il refuse de la condamner, il ne respecte pas la loi de Moïse. Et s’il la condamne, il est en contradiction avec la miséricorde qu’il prêche.
Mais leur propre manœuvre se retourne contre eux : Jésus ouvre un nouveau procès, celui des accusateurs : “Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre.” Et voilà que chacun est renvoyé à sa propre conscience. Devant Dieu, personne n’est sans péché. D’une manière ou de l’autre, nous sommes tous coupables.
En lisant cet Evangile, nous pensons à tous les scandales, petits ou grands. Certains sont connus seulement de l’entourage familier. D’autres sont répandus par la Presse, la télé et Internet. Alors les langues vont bon train. Bien sûr, on ne lapide plus les pécheurs et les pècheresses. Mais on ricane, on dénonce celui qui a fauté ; on l’enfonce dans sa mauvaise réputation. On ne lui laisse aucune chance de s’en sortir.
C’est alors qu’il nous faut revenir à l’Évangile de ce jour : “Que celui qui n’a jamais péché soit le premier à lui jeter la pierre”. Jésus veut nous faire comprendre que nous sommes tous pécheurs, tous solidaires dans le péché. Avant de faire la leçon aux autres, nous avons besoin d’enlever la poutre qui est dans notre œil. Cette poutre, c’est l’orgueil et le mépris à l’égard de ceux qui ont fauté. Tout cela nous empêche d’accueillir l’amour qui est en Dieu. Nous ne devons jamais oublier que le Christ est venu chercher et sauver tous les pécheurs, même ceux qui ont commis le pire. Il veut nous ouvrir à tous un chemin d’espérance.
Comprenons bien : le péché est un mal qu’il faut combattre et rejeter. Mais le pécheur c’est quelqu’un qu’il faut guérir et sauver. Il a besoin d’être aidé pour qu’il puisse retrouver sa place dans la communauté des chrétiens. La vie chrétienne est un combat contre toutes les forces du mal. Mais pour ce combat, nous ne sommes pas seuls : Jésus est avec nous. Il ne nous enferme pas dans le péché que nous avons commis. Il sait que nous valons mieux que ça. Mais parce qu’il nous aime, il nous dit : “Va, et désormais ne pèche plus !” Nous sommes faits pour l’amour, la liberté et la miséricorde. Nous sommes envoyés pour en être les témoins et les messagers dans ce monde qui en a tant besoin.
En ce jour, nous sommes venus à Jésus avec le désir d’accueillir sa parole et de nous laisser transformer par elle. Il peut changer nos cœurs de pierre en cœurs de chair. C’est avec lui que nous trouverons la joie d’aider, de soutenir, de consoler et d’aimer. Que sa Parole soit lumière pour notre monde et que son amour apaise ceux qui souffrent. Amen
Télécharger : 5ème dimanche du Carême
Sources : revues Signes et Feu Nouveau – Pour célébrer l’Eucharistie (Feder et Gorius) – célébrons le dimanche 2016 – Missel des dimanches des trois années – Au service de la Parole (Bernard Prévost)
Pour ceux qui n’auraient pas compris, les homélies sont mises en ligne environ dix jours à l’avance. Donc quand vous en voyez arriver une le vendredi ou le samedi, ce n’est pas pour le dimanche qui suit mais pour le suivant ; ça va mieux en le disant. Bonne semaine à tous.
j’ime lire les commentaires de Jean compazieu je puise regulierement dans ces lignes etant un membre du comite liturgique de ma paroisse lis sont tres profonds et avec cela j’ai fait ma formation et je puis dire sans fausse modestie que j’excelle dans les commentaires quand je dois commenter moi meme un texte biblique merci de nous faire partager ces bons moments de la liturgie de nos dimanches
Merci Florence. Mon souhait serait que ce site devienne un lieu de partage, que chacun nous dise comment il se sent interpellé par les textes bibliques du dimanche. Des approches complémentaires sont un enrichissement.
Je tiens à préciser que si ces commentaires sont en attente de modération, c’est uniquement à cause des spams. Au moment où je vous écris, il y en a 1413. Ils sont tous en attente de suppression. Ils ne pensent qu’à nous proposer des choses dont nous n’avons pas besoin
Bon Carême à tous
Qu’écrivait Jésus sur le sol ? Voici une petite histoire qui pourrait nous aider à trouver la réponse :
C’est histoire de deux amis qui marchaient dans le désert A un moment, ils se disputèrent et l’un des deux donna une gifle à l’autre. Ce dernier, endolori écrivit dans le sable : « Aujourd’hui mon meilleur ami m’a donné une gifle »
Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent une oasis où ils décidèrent de se baigner. Mais celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva. Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre : «Aujourd’hui mon meilleur ami m’a sauvé la vie ». . .
Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda : « Quand je t’ai blessé, tu as écrit sur le sable et maintenant tu as écrit sur la pierre. Pourquoi ? »
L’autre ami répondit : « Quand quelqu’un nous blesse, nous devons l’écrire dans le sable, car les vents du pardon peuvent l’effacer. Mais quand quelqu’un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver dans la pierre, car aucun vent ne peut l’effacer »
Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre.
Auteur inconnu
Merci Jean Compazieu. La semaine passée j’ai commis une grosse erreur. Sans consulter mon Ordo, je lisais les commentaires d’une autre semaine au lieu de la 4 em.
Ce cinquième dimanche de Carême nous invite à ne plus penser au passé, le passé appartient au passé; mais à regarder devant nous. Nous arrivons au terme de ce Carême, prêts à recevoir ce monde nouveau que Dieu a mis en germe en son peuple déjà lors de la traversée des eaux de la mer, puis lors de la marche dans le désert. La perspective d’un monde nouveau s’ouvre devant le peuple d’Israël en exil.
Tandis que Paul poursuit sans relâche sa course vers son but, le Christ.Dans l’Evangile
de Jean,les scribes et les pharisiens veulent mettre Jésus à l’épreuve : “Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère”
une mauvaise manoeuvre ! Jésus s’était baissé et du doigt traçait des traits sur le sol.
Il s’était mis à la hauteur de la malheureuse, tremblante, s’attendant à être lapidée.
Que celui qui est sans péché, lui lance la première pierre… Ils s”en allaient l’un après l’autre .. Jésus resta seul avec la femme, en face de lui. Il se redressa et lui demanda où sont-ils donc, alors personne ne t’a condamnée ? “Personne, Seigneur .”
Moi non plus je ne te condamne pas; va, et désormais ne pèche plus.
A nous aussi, qui sommes pécheurs, tu nous dis, Seigneur : “Va, ne pèche plus ! Tu peux te reprendre !